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11 novembre 2012 7 11 /11 /novembre /2012 20:56

 

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Ras le bol de la vie à deux, du modèle traditionnel avec enfants, rôti du dimanche... Le couple classique, où elle et lui ne font qu'un, est mort, vive le couple new look ! Aujourd'hui, chacun veut vivre dans son jardin et cultiver ses goûts, ses envies, ses vacances, pas forcément à deux. Il y en a même qui ne croient tout simplement plus au couple. Regards croisés des unes et des autres sur le thème.

 

à voir ici ==> link

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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 11:46

L'amour toujours n'est pas réservé aux couples triomphants. Parfois, dans l'ombre d'une vie parallèle bien rangée, la passion vibre. Et dure. Récit de 4 histoires d'amour secrètes qui du pire au meilleur, ont traversé les années.

 

Sur Internet, les récits de relations adultères longue durée se multiplient, les forums consacrés à la thématique de la double vie aussi. Les langues se délient: beaucoup de femmes, mais aussi d'hommes, se confient et échangent sur leurs histoires d'amour clandestines. Des témoignages sincères et émouvants, souvent douloureux, qui n'ont rien à voir avec la simple passade, ni avec la tendance actuelle qui tend à faire de l'infidélité un cynique marché. Ces clandestins au long cours sont restés branchés sur le mode passion façon Tristan et Yseult, Roméo et Juliette.... Contre toute raison, contre toutes les conventions, et malgré les affres qui vont avec, ils sont reliés. Plus forts que la loi, plus forts que le temps et les intermittences du coeur. 4 femmes racontent comment d'un impossible amour elles ont fait la passion de leur vie. Sans remords ni regrets.

Par Alix Leduc pour MC 

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Deborah 41 ans, en couple depuis 23 ans, amante depuis 9 ans.

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Quand j'ai rencontré Gérard, j'avais 32 ans, une vie de couple très installée, une fille de 6 ans et un garçon d'1 an 1/2, et un boulot prenant. Gérard est arrivé dans ma vie comme un cataclysme. Nous nous sommes rencontrés à un congrès de médecine. Lorsque, au bout de 3 mois, je suis tombée dans ses bras, c'était l'euphorie. J'étais en couple depuis si longtemps, j'avais l'impression de n'avoir jamais rien connu d'aussi fort. Lui aussi était marié, père de 2 enfants et avait 15 ans de plus que moi. Mais je n'éprouvais pas une once de culpabilité. C'était tellement bon que je ne me posais pas de questions. Il était gai, un peu "paternant", me regardait et m'écoutait avec tendresse et intérêt. Dans ses bras, j'avais retrouvé une libido de jeune fille, le plaisir...Bref, j'étais bien avec lui. Lorsque, 2 ans plus tard, il m'a quitté, je me suis retrouvée en 1000 morceaux. Mais j'en avais trop demandé. Dans mon égoïsme, je ne voyais que mes sentiments, je voulais qu'il m'épouse. Et je me croyais sincèrement prête à tout envoyer bouler. Mais est-ce que j'aurais survécu sans Frédéric et notre famille? Ce sont eux qui m'ont tenue. Peut-être que Frédéric s'est douté de quelque chose, je n'ai jamais rien avoué. Il m'a fallu des années pour sortir de ma dépression. Je croisais Gérard dans des congrès professionnels. Une fois, on s'est jeté l'un sur l'autre. Une évidence. Quelque chose de plus fort que moi me pousse vers cet homme. Au bout de 3 ans, je l'ai appelé, juste pour lui parler : il me manquait. Je me croyais "guérie", mais on a replongé. Il a fait son mea culpa sur son attitude passée, mais m'a bien fait comprendre qu'il ne fallait pas que je m'emballe. Il se parlait aussi à lui-même. De fait, je n'ai pas l'intention de commettre les mêmes erreurs. Et je ne suis plus du tout convaincue d'être prête à sacrifier ma famille et mon lien avec Frédéric, même s'il est un peu effiloché. Gérard réveille une part de moi qui sommeille, quelque chose de très gai. Quand il est dans ma vie, tout est moins gris, je suis plus calme. Depuis son "retour", ma vie a repris un sens. "tu as l'air plus forte" m'a dit une maie. Certes, je ne suis pas fière de moi: je n'imaginais pas ma vie comme ça. C'est parfois le grand chaos dans ma tête mais je l'accepte. Je me dis que cette histoire est une belle histoire, un cadeau. Ce n'est pas "ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants", mais, finalement, l'amour c'est peut-être ça aussi. D'une certaine manière Gérard est l'homme de ma vie. Avec Frédéric, les choses se sont apaisées. Je suis moins déprimée, moins agressive. C'est l'autre versant de l'amour.


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Constance, 49 ans, mariée depuis 30 ans et amante depuis 23 ans.

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C'est mon amant qui me permet d'aimer ma vie. Cet amour clandestin, c'est ma bulle de bonheur, mon oxygène. Sana Rémi et notre histoire d'amour qui dure depuis bientôt 23 ans, je n'aurais jamais pu tenir après ce qui m'est arrivé.

Nos rendez-vous, notre complicité, nos nuits irréelles m'ont aidée à trouver mon équilibre dans un quotidien qui a pu être tragique à certains moments - quand Eric, mon mari, a eu son accident de voiture. Lorsque nous nous sommes rencontrés, tout a tout de suite été différent. Je me suis découverte plus gourmande, plus femme. Je m'autorisais à être plus légère, plus entière et même, parfois, déjantée. J'avais l'impression de revenir une jeune fille, voire une petite fille. Il était le seul homme avec qui je parvenais à me laisser aller. Sans doute parce que notre relation se moquait des conventions. Lorsque mon mari s'est retrouvé à l'hôpital, il y a 5 ans, ma vie a vacillé. Mais j'ai réussi à être forte pour lui et, bien sûr, pour nos enfants. Avec cette épreuve, notre relation parallèle était vouée à disparaître. D'ailleurs la passion des débuts avait laissé place à des rendez-vous de plus en plus distants. On avait toutes les raisons de s'éloigner. Rémi multipliait les aventures et j'étais de moins en moins jalouse. Mais quand je l'ai retrouvé, alors que j'étais décidée à le quitter, je me suis soudain autorisée à craquer dans ses bras. J'ai compris que cet homme hors de ma vie était finalement mon roc, mon pilier. Je crois que c'est à cette période que notre histoire a évolué vers quelque chose de plus profond, de plus solide. Et que notre amour s'est réellement révélé. Aujourd'hui, l'état de santé d'Eric s'est beaucoup amélioré, et notre famille s'est retrouvée. Mais quoi qu'il arrive, depuis, je sais que Rémi sera toujours là quand j'aurai besoin de lui. Ni lui ni moi n'avons envisagé de former un couple "classique". Lui est bien trop indépendant, après un divorce catastrophique. Et moi j'aime mon mari et la vie que nous avons construite, je veille sur lui. Et puis j'aime l'idée que Rémi et moi partagions nos vies en parallèle depuis tant d'années. Nous nous aimons en secret, pour le meilleur et pour affronter le pire.

 

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Laurence, 58 ans, célibataire et amante d'un homme marié pendant 30 ans.

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J'avais 15 ans, et je savais déjà que tout tournerait autour de lui. Seule ma soeur connaissait mon secret: j'aimais un homme marié, père de famille, de 13 ans mon aîné. Elle me charriait, persuadée que ce n'était qu'une lubie. Mais moi je savais que cet homme allait devenir mon amant. Quelques mois plus tard, quand mon rêve de midinette s'est réalisé, j'ai tout gardé pour moi. Et ce qui aurait pu n'être qu'un amour platonique éphémère est devenu l'histoire d'amour de ma vie. Aujourd'hui, plus de quarante ans plus tard, alors qu'il est mort, qu'il n'a jamais quitté sa femme pour moi et que j'ai failli en crever, je n'ai aucun regret. Il reste le seul homme de ma vie. Malgré sa lâcheté et tous ces moments de désespoir à l'attendre, à décrypter ses mensonges et ses trahisons. Je n'ai pas eu d'enfant, je ne me suis jamais mariée, et quand on me dit que j'ai gâché ma vie pour lui, je m'estime heureuse, même chanceuse, d'avoir pu aimer avec une telle intensité. Nos rendez-vous secrets étaient si excitants, plein de rires et d'émotions. Je ne partageais pas son quotidien, j'en bavais, mais il me réservait ses meilleurs moments. Je sais qu'avec moi il était lui-même. J'étais la seule à le connaître sans son masque et sa carapace. Je l'ai quitté mille fois, j'ai fui notre région pour tenter de refaire ma vie. Mais nous nous sommes toujours retrouvés. On s'écrivait des lettres enflammées, que j'ai toutes conservées, je les relis souvent, en pleurant et en souriant...J'ai aussi conservé des photos, des petits mots, des objets récoltés lors de nos escapades, des trucs insignifiants, qui n'avaient de sens que pour nous. Je lui ai tout pardonné. Même d'avoir un troisième enfant, alors qu'il m'avait assuré qu'il ne couchait plus avec sa femme: une tentative de suicide et 3 ans plus tard, je buvais de nouveau ses mots d'amour. J'avais tellement peur de le perdre. Lui seul me faisait vibrer, me protégeait. Même dans l'ombre, j'avais besoin de savoir que j'étais dans sa vie, et lui dans la mienne. Bien sûr, j'ai essayé de vivre des relations plus classiques. Mais toute cette normalité ne me rendait pas heureuse. J'en voulais à ces hommes d'être disponibles et de m'offrir tout ce que lui était incapable de me donner. Je préférais une histoire clandestine sincère et passionnante à un faux couple, fade et bidon. Etrangement quand je couchais avec un autre homme j'avais le sentiment de lui être infidèle. Lorsque j'ai su qu'il était gravement malade, j'ai appris à vivre sans le voir, sans communiquer. Comme je le fais encore aujourd'hui. Maintenant que je sais que je n'aurai jamais d'autre homme dans ma vie. 

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Camille, 38 ans, célibataire et amante depuis 15 ans.

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Le grand amour, je l'ai rencontré, il y a 15 ans. J'ai eu le coup de foudre pour cet homme pas vraiment beau mais tellement plus vivant que les autres. Plus drôle, plus intense, plus gai. Plus tout. Il m'a draguée ouvertement, ce qui a beaucoup fait jaser, d'autant qu'il était marié et père d'une petite fille. Je l'ai trouvé gonflé, et ça m'a plu. Le statut de maîtresse ne m'a jamais fait délirer, et j'étais convaincue que ce ne serait qu'une passade. Mais ce qui a commencé comme une blague, pour tromper l'ennui d'un week-end, s'est vite transformé en passion destructrice. pendant 2 ans, David et moi, nous nous sommes adorés, déchirés, quittés, retrouvés. et de nouveau séparés, le soir où j'ai compris qu'il ne quitterait pas sa femme. Je n'ai jamais douté de son amour pour moi, mais j'ai craint de lui en vouloir d'avoir gâché ma vie. J'ai coupé les ponts, le coeur brisé, avec la volonté de construire une vie "normale". Un mariage, 2 enfants et un divorce plus tard, je suis revenue vers lui. Il était libre. Mais épuisé par un divorce éprouvant. Et moi, curieusement, je n'avais plus envie de partager le quotidien avec lui. Em me voyant fondre à nouveau, j'ai compris qu'à mes yeux David est irremplaçable. J'ai essayé d'aimer d'autres hommes, en vain. En le retrouvant, j'ai réalisé et accepté qu'il n'y aurait jamais de fin à notre histoire, que j'avais besoin de le savoir dans ma vie. Mais pas constamment. Nos caractères sont incompatibles. Et surtout, je crois que j'ai appris à l'aimer de cette manière hors norme. Notre histoire ressemble à un tango: on se retrouve, on se manque, on s'étonne, on s'attend. David est mon alter ego. Malgré nos différences, on se rejoint sur l'essentiel. Comme, au jour le jour, ça ne "marche" pas, j'ai décidé qu'il allait devenir l'amant de ma vie.

 

 



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10 août 2012 5 10 /08 /août /2012 17:50

Intervenant-e-s:

Pascal Levy & Flora Marchand, Étudiante master 2 études cinématographiques / audio-visuel, Militantes féministes.

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Exposé:

L’amour semble rétif à toute analyse scientifique et matérialiste, plus encore à toute politisation. Pourtant il y a bien un modèle, une norme amoureuse qui définit ce qu’est bien ou mal aimer. En occident au 21ème siècle, le bien aimer est encore essentiellement hétérosexuel, exclusif et monogame.

 

Depuis les années 1990 aux USA et le début des années 2000 en France, une forme de mise en cause de cette norme dominante émerge sous le terme porte-drapeau de « polyamour ». Il regroupe des individu-e-s revendiquant la légitimité sociale de nouvelles pratiques, de nouveaux modes de relation et d’expression du sentiment amoureux. En contestant la norme, le-la polyamoureux-euse la rend visible, révèle ce qui semblait un fait naturel immuable et indiscutable comme une construction normative politiquement, historiquement et socialement située. Sa position de marginalité semble constituer un point de vue privilégié pour la déconstruction du sentiment amoureux et permet de l’analyser comme élément actif d’un dispositif de pouvoir qui construit à chaque moment la différence sexuelle, l’hétéronormativité et la reproduction du patriarcat.

 

A travers l’analyse du discours et de l’expérience polyamoureuse en France, nous tenterons de voir en quoi ces pratiques constituent un biais d’émancipation du système de normes. Plusieurs pistes traversent notre réflexion :

 

La normativité, les marges, et la remise en cause de ces frontières.

Le polyamour comme une contestation de l’ordre de genre et comme stratégie pour l’autonomie des femmes dans la relation amoureuse… et ses aspects contradictoires

La politisation de l’intime et l’élucidation du rapport complexe entre pratiques personnelles et émancipation individuelle et collective

 

Horaire :

Jeudi 25 octobre

16h – 17h45

sur http://www3.unil.ch/wpmu/ple/2012/07/normes-amoureuses-et-polyamour-une-remise-en-cause-de-lordre-de-genre/

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6 août 2012 1 06 /08 /août /2012 21:11

Entretenir une relation amoureuse avec plusieurs personnes de manière simultanée et sans tabou, c'est la liberté que revendiquent les personnes polyamoureuses. S'affranchissant des notions de conjugalité, d'exclusivité ou de fidélité propres aux règles de la monogamie, les polyamoureux cherchent à vivre leurs différentes histoires en toute sincérité avec leurs partenaires. Gaëlle*, polyamoureuse de 26 ans, expose sa vision des relations. Entretien.

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Qu’est-ce que le polyamour ?

Gaëlle : Pour résumer, le polyamour désigne le fait d’entretenir des relations amoureuses avec plusieurs personnes de manière simultanée, honnête et transparente. Mais il n’existe pas qu’une seule définition du polyamour. Toutes les personnes qui le pratiquent choisissent la forme qui leur convient, et celle-ci peut évoluer au fil des relations. Les relations polyamoureuses sont à distinguer des relations polypartenariales, qui n’impliquent que l’existence de relations sexuelles, et non sentimentales.

 

Les relations polyamoureuses peuvent se construire autour d’un couple qui décide de ne pas fermer la porte aux sentiments que chacun et chacune peut potentiellement ressentir pour des tiers. Elles peuvent aussi s’organiser sans noyau principal. Elles se veulent non hiérarchiques ; une différence de nature entre les relations peut néanmoins exister.

 

Quels sont les avantages de telles relations ?

G. : Le polyamour permet d’éviter les côtés négatifs de la monogamie, notamment la dépendance affective, les tabous et les drames causés par la jalousie et les soupçons. Il permet d’échapper à la norme monogame qui impose la rupture comme une obligation en cas de rencontre sentimentale et/ou sexuelle avec une autre personne. Le modèle traditionnel est contraignant en ce qu’il force à renoncer à vivre des histoires par peur de perdre une personne aimée. Il met toujours en danger les relations, il entretient un sentiment d’insécurité affective permanent. Par ailleurs, il suppose l’appropriation du corps de son ou sa partenaire et implique une forme de contrôle pour s’assurer de son exclusivité.

 

Comment s’organise la relation ? Y’a-t-il un contrat ? Des limites ?

G. : Je considère, pour ma part, que je suis en couple avec ma copine, et, sans parler de « contrat », il est clairement établi entre nous que nous nous laissons la liberté de vivre d’autres relations, sexuelles ou affectives. Dans mon histoire, nous avons quelques règles, qui peuvent évoluer : par exemple, lorsque l’on part en soirée ensemble, on rentre ensemble. Nous nous mettons aussi au courant des relations que nous commençons si elles impliquent des sentiments et des répercussions sur notre histoire. Pour ce qui est des simples expériences sexuelles, je ne tiens pas à ce qu’elle me raconte tout dans le détail. Par contre, si je pose une question, je sais que j’obtiendrai une réponse honnête. Tout le monde ne fonctionne pas de cette manière. Je connais d’autres couples polyamoureux qui préfèrent tout se dire, ou encore prévenir en avance lorsqu’un nouveau partenaire potentiel entre en jeu.

 

Avez-vous rencontré des difficultés par rapport à la manière dont vous gérez vos relations ?

G. : Pour des raisons pratiques, de gestion du temps notamment, il peut être compliqué d’entretenir plusieurs relations dans un même espace géographique. Il ne faut pas non plus croire que les relations polys sont toujours exemptes de jalousie. Il s’agit d’apprendre à la gérer, car on ne naît pas polyamoureux. Cette pratique est le fruit de questionnements sur la pertinence du couple monogame envisagé comme seul modèle légitime de relations. Le polyamour implique une réflexion sur un certain nombre de comportements intériorisés et considérés comme inhérents à la liaison amoureuse (possessivité, jalousie etc.). Dans mon cas, c’est au fil de rencontres et d’échanges que j’ai construit ma vision des relations telles que je les pratique aujourd’hui, en sachant que ma manière de les envisager peut évoluer au cours du temps. Une autre difficulté majeure est d’établir des règles en faisant en sorte qu’elles conviennent à tous les partenaires.

 

Mais les préjugés les plus tenaces viennent de l’extérieur : souvent, les relations polyamoureuses ne sont pas considérées comme de « vraies » relations, elles ne sont pas valables aux yeux de la société. Elles ne sont pourtant ni moins fortes, ni moins importantes ! Pour beaucoup, le polyamour ne serait qu’une « peur de l’engagement » due à une immaturité affective. Il est nécessaire de reconnaître la validité de tous les modes de relations, tant qu’ils font l’objet d’un accord entre les partenaires.

Au niveau de la famille, souvent attachée au modèle du couple traditionnel, il est difficile de faire son « coming out » de polyamoureuse. Les problèmes peuvent aussi venir, lorsqu’on est poly, d’un partenaire qui souhaite imposer l’exclusivité comme condition de la relation. Il y a souvent peu de négociation possible dans ce cas : la parole et les désirs de la personne poly seront a priori illégitimes car ils vont à l’encontre de la norme dominante en matière de relations.

 

*Gaëlle souhaite garder l'anonymat sur son nom de famille

 

Viviane Clermont pour Terrafemina link

 

 

 

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13 avril 2012 5 13 /04 /avril /2012 21:19

Ils ont deux, trois ou plusieurs amoureux en même temps, ils ne sont ni polygames ni échangistes, ils prônent la transparence et l'honnêteté avec leurs partenaires. Ils aiment sans possessivité et sans exclusivité, ce sont "Les polyamoureux"...

 Partie 1 :

Partie 2 :

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9 avril 2012 1 09 /04 /avril /2012 12:24

Conversation organisée par l'université Concordia le 10 avril 2012 de 19h à 21h

 

Depuis notre plus jeune âge, la culture nous enseigne que nous sommes faits pour ne vivre qu’une seule relation amoureuse à la fois. Les mérites de la monogamie ne sont que rarement questionnés et peu d’entre nous s’aventurent ouvertement hors de ces sentiers battus. Toutefois, un survol des médias populaires révèle que les idéaux non monogames sont de plus en plus présents dans la sphère publique. L’attention portée aux mariages ouverts, aux relations polyamoureuses, à l’échangisme et aux amitiés avec faveurs sexuelles démontre que, si les opinions sur le sexe, l’amour et la cohabitation divergent, le modèle monogame est en train de perdre du terrain. Comment explique-t-on cet intérêt accru pour le fait de vivre plusieurs relations significatives à la fois? Comment en vient-on à questionner la monogamie et à adapter un système de valeurs autre? Quels que soient nos modes de vie, cette conversation nous invite à réfléchir sur notre manière de vivre nos relations dans une société dont le mode de référence est la monogamie et à examiner comment nos choix de relations amoureuses influencent la perspective de tous quant à la sexualité.

 

 

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Invités: 

jbash connaît le polyamour depuis 1983 environ. Membre d’une triade polyamoureuse affirmée et engagée, il participe à l’éducation d’un enfant. Directeur de la Canadian Polyamory Advocacy Association, un groupe qui défend et promeut la cause du polyamour dans notre pays, il limitera toutefois à son expérience personnelle ses interventions dans la présente conversation. 

 

Depuis qu’elle s’est échappée du Nord ontarien, Marissa Boisvert vit sa vie à cent à l’heure. Cette non-monogame queer et bien en chair s’assume parfaitement. Attirés par ses audaces culinaires, ses amis et sa famille d’adoption se rassemblent souvent chez elle. Par ailleurs, lorsqu’elle ne s’adonne pas au crochet, à la peinture, à la pâtisserie, à la boulangerie, à la préparation de conserves ou au jardinage, elle organise régulièrement des journées de création et aide ainsi ses hôtes à alimenter l’artiste qui sommeille en eux. 

 

Jacky Vallée trans bispirituel, passe le plus clair de son temps libre avec son fils (le génial Jacob!), sa famille polyamoureuse immédiate et son réseau d’amis et de partenaires de jeu. S’il s’ingénie tout particulièrement à créer un esprit communautaire, il s’intéresse en outre à l’anthropologie, à la pédagogie, à la décolonisation, à l’activisme antioppression, à l’écriture, au « BDSM », au travestisme, au néoburlesque et à bien d’autres trucs artistiques.


 Modératrice: 

Jennifer Yee reste souvent perplexe devant le confort que semblent offrir les étiquettes réductrices. Queer et non monogame, cette battante au look de collégienne dirige une garderie innovatrice doublée d’un centre d’apprentissage, et est présidente d’une librairie coopérative. Pour mieux éviter de travailler à son mémoire de maîtrise sur l’hégémonie de l’idéologie dans l’enseignement des sciences, elle fait de l’escalade et du vélo, elle bricole, elle mange et elle rit.

Pour la version anglaise : http://www.concordia.ca/extended-learning/community-development/univcafe/2012-04-10/

 

 

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5 avril 2012 4 05 /04 /avril /2012 19:20

Le polyamour désigne les amours multiples en partant du principe qu'il est possible d'aimer plusieurs personnes, simultanément, tout en restant franc et honnête avec ses différents partenaires. Il y a différentes façons de vivre le polyamour... En ménage à 3, marié mais avec plusieurs partenaires extérieures, seul mais plusieurs amours... Aujourd'hui nous accueillons Yannick, parisien de 37 ans, un polyamoureux heureux qui vient nous partager son expérience, sa façon de vivre l'amour et son histoire.

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Bonjour Yannick, pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?

Bonjour Noli ! Je m'appelle Yannick, j'ai 37 ans. J'habite en banlieue parisienne et je suis développeur.


Nous avons constatés qu'il y a plusieurs manières de le vivre. Quelle est votre vision du polyamour ?

Il y a plusieurs définitions du polyamour. La française courante, "Relation sentimentale honnête, franche et assumée avec plusieurs partenaires simultanément", l'américaine " the practice, desire, or acceptance of having more than one intimate relationship at a time with the knowledge and consent of everyone involved" ("la pratique, le désire ou l'acceptation de l'existence de plus d'une relation "intime" à la fois, toutes les personnes impliquées le sachant et l'acceptant") qui parle d'intimité (sans préciser) là où la française parle plus précisément de "sentimentale". Je préfère l'anglaise. Cependant, ma définition toute personnelle est encore plus courte, et du coup plus large. Le polyamour parle, selon moi, de non possession. La non exclusivité, quelle qu'elle soit - amoureuse, sexuelle - en découle, et le reste aussi. Je suis convaincu que l'autre ne m'appartient pas, et que le fait que je l'aime, qu'il m'aime, que nous ayons une relation, ne me donne pas de droit de regard sur sa vie ou lui/elle sur la mienne. En ce sens, il/elle est libre d'aimer, de baiser, sortir, aller en vacance, jouer au dames avec qui il/elle veut. De même qu'il ne me viendrait pas à l'idée de lui interdire de se faire faire un tatouage, par exemple, je ne vois pas pourquoi je pourrais lui interdire d'avoir une relation autre. Ce n'est même pas que je la laisse faire (mon autorisation voudrait dire que je possède cette décision), c'est que je n'ai rien à dire.


Comment avez vous découvert le polyamour ? (Déjà été monogame ? Libertinage ? etc)

J'ai été exclusif (pas monogame puisque jamais marié) jusqu'à mes 35 ans. Sans remettre le modèle en question. J'étais même plutôt un amoureux torturé. Je me disais que je quitterai sans délai celle qui me tromperait (mais sans haine, hein, je suis un prince !). À 35 ans, j'ai quitté ma copine, avec qui je vivais depuis 6 ans, parce que mes sentiments s'étaient éteints. Je me suis alors remis sur le "marché" en essayant de ne pas me limiter sur le type de relation recherchée ("sérieuse", légère, courte ou longue). M'inscrivant, notamment, sur plusieurs sites de rencontres. À la même époque, rue89 publiait un article sur le sujet (ma réaction : mouais, pourquoi pas, bof...!). Puis j'ai un jour, j'ai commencé à discuter avec une jeune femme, sur okcupid.com, qui était (et est toujours) mariée, ce que je n'avais pas noté, habitait (et habite toujours) en Belgique. Elle souhaitait ouvrir son couple au polyamour après des expériences échangistes frustrantes, sentimentalement parlant, et cherchait une seconde relation, avec l'accord de son mari. Plus emballé par la jeune fille que par le polyamour dans un premier temps, surtout parce que je ne savais pas si je saurais contrôler mon insécurité affective, je l'ai rencontrée. Nous nous sommes plus et avons eu une relation qui a duré un an.


Êtes vous actuellement en couple, ou avez des partenaires ? Pouvez vous nous parler de la configuration qui vous unit ?

Je suis actuellement célibataire car vivant seul. En couple car j'ai une amoureuse avec qui je considère (et elle aussi !) former un couple. Elle est mariée, aime son mari et réciproquement. Lui même a une seconde relation amoureuse. Concrètement, elle passe en général une nuit par semaine chez moi et une journée complète un weekend sur deux (du samedi après-midi au dimanche après-midi la plupart du temps). Il nous arrive de nous voir plus lorsque lui part en vacances de son coté, par exemple. Je n'ai de mon coté pas d'autres relations en cours. Ce qui ne veut pas dire que ça n'arrivera pas. D'ailleurs, quand je l'ai rencontrée j'avais déjà une relation... Qui s'est terminée quelques semaines après. (et pas que à cause du polyamour !)


Quel lien avez-vous avec le mari de votre amoureuse ?

Je compare le "tiers-aimé" à un beau-frère / belle-sœur ; il aime la même personne que moi, je ne l'ai pas choisi, je dois faire avec, mais rien n'oblige à ce que ce soit désagréable. Parfois, il/elle devient un ami, parfois la distance ne s'efface jamais. J'ai une relation cordiale avec le mari de mon amoureuse. Je ne peux pas dire que nous soyons amis, nous ne nous fréquentons pas assez pour ça, mais c'est une relation positive et qui évolue dans la bonne direction.


Pensez-vous que le polyamour est accessible à tout un chacun ?

Joker. Enfin, je me dis toujours que si je peux faire quelque-chose, il n'y a aucune raison que d'autres n'y arrivent pas !


Votre famille, amis, sont ils au courant ? Quelle a été leur réaction ?

Ma famille est au courant. Je suis motard... J'en ai parlé à ma mère quand j'ai eu pour la première fois deux relations simultanées. Lui demandant, en cas d'accident de traiter les deux avec la même attention si besoin. Je lui ai expliqué que les deux avaient d'autres relations aussi. Elle et ma sœur l'ont bien pris ("si tout le monde y trouve son compte, hein" !). Mes amis le savent aussi et en gros... s'en foutent !


La jalousie est-elle un problème ? Comment la gérez-vous si elle est toujours présente ?

Plus que la jalousie, qui est un mot trop large.... Je parlerais d'insécurité affective. Déjà, ça permet de la ramener à ce qu'elle est : une peur qui me concerne moi et pas l'autre, l'aimée. Cette insécurité affective, j'en ai longtemps souffert, bien avant d'être polyamoureux. Elle n'a pas disparu. Mais le fait d'avoir du travailler dessus pour pouvoir vivre le polyamour m'a permis de la réduire fortement. Concrètement, qu'en faire ? Il faut l'extérioriser : la verbaliser pour soi d'abord, à haute voix dire ce qui nous fait peur. Le dire et l'entendre permet déjà de la dédramatiser. Dire le pire : "OK, elle rencontre un homme ce soir pour la première fois. Elle pourrait tomber amoureuse, me quitter pour lui parce qu'elle n'aurait plus de temps pour moi. C'est une possibilité. Mais bon, une possibilité infime. Elle n'a pas quitté son mari quand elle m'a rencontré. Et si elle m'accordait moins de temps ? OK, ça pue. Mais si elle est heureuse ?..." et ainsi de suite. Et se rendre compte que rien de tout ça n'est un danger "mortel" ! Il faut ensuite en parler à l'autre. Pas pour lui faire peser le poids de cette insécurité, mais pour échanger. Pas pour "demander" du réconfort, mais pour en recevoir éventuellement (j'admets, la différence est subtile). Et respirer ! Pour faire passer la boule qu'il y a dans le ventre.


Est ce qu'être polyamoureux veut dire être tout le temps en recherche d'autres relations ?

Non. Être polyamoureux ce n'est pas forcément avoir plusieurs partenaires simultanément. J'accueillerais une nouvelle rencontre avec beaucoup de bienveillance, quitte à provoquer une de temps en temps, mais je suis nettement moins "en recherche" qu'à mes début en polyamour ! Après, se pose la question du nombre, du temps disponible au regard des attentes de chacun ; le nombre de partenaire n'est pas extensible à l'infini.


Comment voyez-vous votre vie à long terme, l'avenir ?

Je suis incapable de me projeter à plus de quelques semaines dans l'avenir !


Vous est-il possible d'imaginer une vie sans la philosophie polyamoureuse ? Vivre avec quelqu'un de manière exclusive à nouveau ?

Je peux très bien vivre en n'ayant qu'une seule relation amoureuse à la fois. C'est le cas actuellement et ce n'est pas un problème. Mais je me vois mal vivre sans la liberté, la possibilité de rencontrer d'autres personnes sans mettre immédiatement une limite à ce que sera notre relation. Et, clairement, je ne me vois pas vivre dans un schéma relationnel de possession de l'autre. Enfin, je n'envisage tout simplement pas de vivre avec quelqu'un (quelque-soit le mode relationnel) !


Que conseilleriez vous à un homme ou une femme qui aimerait vivre ce mode de vie ?

De ne pas se mettre au polyamour pour sauver son couple. De le faire par adhésion au concept. De ne pas avoir peur de la peur, de l'affronter quand elle se présente. De se lancer, pour la deuxième relation, avec quelqu'un qui adhère aussi au concept polyamoureux afin d'éviter de multiplier les risques de complications.


Comment rencontre-on d'autres "polyamoureux" ? Il y a un endroit spécial où se retrouver, en apprendre plus et peut être faire des rencontres ?

On en rencontre sur des forums de discussion en ligne, pour échanger (polyamour.info, polyamour.be). En vrai, lors des "cafés poly", qui sont des rencontres d'échange (et pas du speed dating !). Et enfin, sur un site de rencontre essentiellement : okcupid.com, anglophone, qui permet de s'afficher comme étant dans une relation et en cherchant une autre, clairement.


Article paru sur Roomantic.fr le 15 mars 2012 (http://www.roomantic.fr/actualite-516-temoignage-yannick-nous-parle-du-polyamour.html)

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25 mars 2012 7 25 /03 /mars /2012 10:33

 Qui ne s’est jamais posé cette question ne serait-ce qu’un seul instant : Peut-on aimer 2 personnes à la fois ? Imaginez que vous soyez en couple, heureux, amoureux, et pourtant, vous craquez pour une autre personne. C’est ce qui est arrivé à nos invités. Elles vivent tiraillées entre deux histoires d’amour, et sont incapables de choisir !

 

Chiffres:

24% des femmes ont déjà vécu 2 histoires d’amour simultanément.

34% des hommes ont déjà vécu plusieurs histoires sentimentales simultanément.


 


Pour voir" après l'émission" en replay, cliquez sur l'image ==>IMG 04092011 230459

 

N'hésitez pas à participer au forum sur :link

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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 21:15

 "J’ai eu à de nombreuses reprises des discussions liées à mes relations Polyamoureuses avec des amis, ma famille, des collègues de travail, des gens rencontrés lors de soirées. 

 

Quand je parle avec un homme, ce qui revient le plus souvent c’est : « Cool, ce doit être super d’avoir 2 nanas ! » Ou bien « quel chanceux tu fais ! » Ou encore « Tu t’éclates au niveau sexe toi ! ». J’ai eu aussi « t’as pas besoin d’un peu d’aide… » 

Quand je parle avec une femme : « ce ne doit pas être facile à gérer » ou bien « moi je ne pourrais pas ! » ou encore « Mais tu les aimes vraiment toutes les deux ? » 

 

Et voilà en quelques lignes toute la différence entre les hommes et les femmes ! Les uns ne pensent qu’au Q, les autres pensent gestion de temps et sentiments. 

 

Le plus difficile pour les humains que nous sommes est de penser au pluriel et de se dire : « un partenaire ne chasse pas l’autre mais il vient s’ajouter à l’autre »

Exercice compliqué car notre éducation, nos religions, notre vie toute entière est peuplée d’exclusivité et de fidélité. Difficile de se libérer de ce carcan monogame, de nos préjugés et surtout de penser et d’aimer différemment, sur d’autres tons. 

 

J’ai moi aussi douté à de nombreuses reprises. Non pas de mes sentiments pour « elles », mais de comment gérer mes 2 amours au quotidien. Chacun(e) doit y mettre du sien et ne dit-on pas « quand on aime, on ne compte pas ! » 

J’ai la chance d’avoir une conjointe qui a vécu une belle histoire polyamoureuse pendant 9 ans et qui comprend ma liaison. Question de confiance aussi. Elle me connaît bien et sait que je l’aime « pour de vrai » 

J’ai la chance d’avoir une liaison polyamoureuse qui dure depuis plusieurs années avec une femme qui accepte que je sois marié et qui ne souhaite aucunement que je divorce. 

 

Cela durera t’il encore longtemps ? Je ne sais pas. Mais les couples durent-ils longtemps aujourd’hui ? A 2 ou à 3, la rupture peut survenir à tous moments. Nous ne nous plaçons pas au-dessus des autres, nous vivons simplement autre chose. Nous sommes, nous aussi fragiles. Mais avec le temps cette aventure polyamoureuse se soude et devient plus solide. Il ne s’agit pas d’une amourette, d’un plan « sex friend », mais bien d’une histoire. 

J’ai mis du temps à m’adapter à cette situation polyamoureuse. J’ai culpabilisé à de nombreuses reprises. Et oui aimer au pluriel n’est pas si simple qu’il n’y paraît. 

 

Imaginez la scène : Petit resto sympa, petit hôtel de charme. Nous deux et rien que nous deux enlacés. « je t’aime », nous faisons l’amour. Fusion de nos corps qui ne font plus qu’un. « Je l’aime » Passion enivrante, envoûtante. Son parfum, sa peau, sa bouche. Baisers enflammés, corps à corps effrontés. Pulsions, passion… Nuit d’ivresse. 

« Denis rentre maison ! » Parce que j’ai des obligations et une femme qui m’attends. « Je l’aime » depuis 20 ans. Notre amour n’a pas tarit, n’a pas vieilli. Je ne rentre pas à tâtons. Non je rentre chez moi et elle sait que je viens de passer la nuit avec « elle ». Son double en quelque sorte. Mais pas sa rivale. Il n’y a pas de rivalité, pas de mensonges, pas de non-dit.

Je lui fais un bisou, l’enlace. « Je t’aime ». Oui parce que je l’aime aussi depuis 20 ans. J’aime son corps, son odeur, son parfum, sa peau. Elle me sourit, elle m’embrasse, elle m’aime… 

 

Demain je serais là pour elle, après-demain je serais là pour « elle ». L’amour me donne des ailes. Au pluriel. 

 

Je ne mélange pas mes sentiments, bien qu’ils s’emmêlent parfois. J’essaye de partager. De trouver l’équité, sans jamais blesser. Difficile d’inviter « elle » au restaurant, sans un dîner en tête-à-tête avec elle. Une sortie au théâtre avec elle. Il me faut trouver une sortie avec « elle ». Je lui prépare un bon petit plat, celui qu’elle aime. Je « leur » prépare un petit met, celui qu’elles aiment ! Et oui il faut ne pas privilégier l’une par rapport à l’autre. Je « leur » prévois des vacances. 1 semaine avec l’une, 1 semaine avec l’autre. « Elles » me font aussi des petites surprises, l’une après l’autre. Sans empiéter sur l’agenda de l’une ou l’autre ! 

Le quotidien d’un polyamoureux est fait de toutes ses petites choses que l’on oubli parfois lorsque nous sommes un couple. Un simple 1+1 qui fait que l’on s’éloigne de la passion d’un temps, de la fusion d’antan. Le « je t’aime » d’avant est au fond du placard. Abonné aux souvenirs. La routine a fait sa place. Les petits chaussons, la télé, les crédits, le métro-boulot-dodo, la réalité. Plus envie de baiser, plus envie d’aimer, plus envie de dire « je t’aime »… C’est la réalité du couple et je ne juge pas. Je ne suis pas la pour convertir. Si votre vie se résume au matérialisme, grand bien vous fasse. Si pour vous « je t’aime » n’est qu’un mot parmi tant d’autres, votre dictionnaire est un peu pauvre en vocabulaire. 

 

Je ne vous juge pas, mais quand je vois le nombre impressionnant d’hommes et femmes mariés sur les sites de rencontres sur internet. Quand je vous croise au détours d’un club échangiste. Quand je vous vois chasser au bureau, dans le métro, dans vos activités associatives, je me dis que votre vie de 1+1 n’est pas ce qui vous convient ! L’envie d’aller voir ailleurs, de briser la monotonie est un désir permanent chez l’humain.


Malheureusement dans votre recherche effrénée d’un(e) autre, vous allez recommencer. Adultère, cocufiage et puis le « je quitte l’un pour aller avec l’autre » Pour réinstaller la routine. Au fond elle vous va si bien ! Toujours ce besoin de s’enfermer dans des règles. Notre vie tout entière se résume à des casiers bien rangés. On ne mélange pas les torchons et les serviettes. 

 

1+1+1 = 3. « J’ai deux amours » Chantait Joséphine Baker. J’ai choisi de ne pas quitter l’une, pour vivre aussi avec l’autre. Je compose au pluriel, à l’imparfait, parce que je ne suis qu’un homme et que mon modèle de vie n’est sans doute pas parfait. Mais je les aime toutes les deux et rien ni personne ne me fera quitter l’une pour rester avec l’autre. C’est un ménage à trois, sans pour autant vivres en « trouple ». C’est une harmonie qui se compose en 3 temps. Comme une valse musette, une java à trois temps. La vie tourne, tourne, tourne et nous entraîne dans son sillon. Je me laisse entraîner par cette valse qui m’enivre et me fait « tourner la tête » J’ai perdu mes repères, ceux de la société. De mon éducation ou religion inculquée. J’ai perdu le rythme imposé, pour à mon tour composer à ma façon. Et sans contrefaçon j’aime à l’unisson !

 

J’aime dire « je vous aime »…

 

Et oui mesdames, messieurs ! Le polyamour est bien plus complexe qu’il n’y paraît. J’ai parfois l’impression de vivre plusieurs vies. De chercher la complexité aussi. De ne pas me contenter d’un peu, mais de vouloir beaucoup.

Mais je leur donne sans compter et « elles » m’aiment. "


Texte écrit le  21 février 2012 par deenice01 sur http://polyetlibertin.wordpress.com/

 

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10 février 2012 5 10 /02 /février /2012 22:01

Territoires intimes (4/4) : "Quand coucher n’est pas tromper - Les nouvelles infidélités" 

Un documentaire d'Andrada Noaghiu et Anna Szmuc

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A chaque couple sa conception de la fidélité. Pour certains, un regard suffit à trahir, pour d’autres « tromper » n’est plus le mot, mais juste « revendiquer le droit d’exister en dehors de l’autre ».


Dans ce documentaire, la parole est donnée à ces couples dits « ouverts » qui revendiquent une fidélité de cœur, de famille, de projet de vie, mais sans exclusivité sexuelle ou affective. L’éventail est large : des libertins qui ne se quittent pas des yeux, des polyamoureux qui communiquent sans cesse, des amoureux libres qui se donnent le droit à l’adultère…


A chacun ses concepts, ses mots, son histoire. Et avec, les doutes, les tâtonnements, les chemins sinueux et subtils de la lente construction du rapport à l’autre et de la quête de justesse chez ceux qui remettent en cause la base du couple traditionnel.


Contrairement aux idées reçues, ils sont plutôt rares. Et même de plus en plus. Car, paradoxalement, la libération sexuelle a intériorisé la valeur de fidélité. Les enquêtes sur les valeurs des européens ont montré que depuis 1981, la fidélité comme élément essentiel au couple est passé de 72% à 84%.


Si 68 a balayé en même temps que les interdits nos repères, et que chacun peut tenter de définir ses règles de vie ou d’amour, la permissivité ou le libertinage ne vont pas forcément en s’accroissant au sein des couples. En devenant affaire d’amour, plus qu’une obligation ou un pacte social et immuable, le mariage ou concubinage est plus fragile puisqu’il se défait avec le désamour. L’infidélité est donc moins tolérée puisqu’elle est capable de défaire un couple plus facilement. Alors, après une montée en puissance des couples libres, la fidélité comme valeur primordiale dans le couple revient en force depuis les années 80, comme un refuge ou besoin de sécurité dans un monde plein d’incertitudes.


Mais parallèlement, sans pour autant pouvoir établir un lien de causalité directe, le nombre de divorces par année est depuis passé en France de 80 000 à 120 000. On peut toutefois penser que le repli sur ces valeurs de sécurité n’est pas une garantie de durabilité du couple. D’ailleurs, l’exigence d’exclusivité conduit à bien des drames sentimentaux ou familiaux.


Au regard de tout cela, l’infidélité n’est donc pas un sujet frivole, mais bien crucial dans la mesure où il interroge notre conception de la société, de l’amour, de la famille.


Ces expérimentateurs, presque utopistes, dépassent le besoin d’être sécurisés par un compagnon fidèle, ou ont peur de tuer l’amour à coup de promesses ou de besoins de possession. Pour « Sur les docks », ils se racontent, eux, leur histoire, leur éthique, leurs convictions, leurs anecdotes, le rose mais aussi le noir, la jalousie et la remise en question…

 

Production : Andrada Noaghiu

Prise de son : Philippe Etienne et Marc Garvenes

Mixage : Clothilde Thomas

Réalisation : Anna Szmuc


Emission à écouter ici ==> link

 

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